Page 57 - Un bout de crayon - Francis Leclerc
P. 57

Le 21 juillet 44, la tension monte et le danger. Les Allemands ont
            demandé à la population d’évacuer. Eux-mêmes vont s’en aller. La
            veille du départ, ceux qu’elle héberge vont « finir les liqueurs » sans
            lui demander, sans doute pressentaient-ils des lendemains périlleux :
            ce furent peut-être leurs dernières.
            Maurice, frère cadet de Marie-Madeleine, vient à son secours. Il
            envoie le 28 une carte à Francis :

               « Argences évacué le 21/07. Je suis parti le dernier. Marie, votre
               mère, André partis en vachère avec beaucoup de choses. La terre
               est bonne gardienne on lui a confié beaucoup. Les bestiaux sont
               restés hélas !.. Marie très solide. Courage. Pas un carreau cassé
                                               2
               à Argences. Marie est chez Louis . »





























            Annonce de l’évacuation par Maurice Guibout.

            Pas un carreau cassé, mais pas pour longtemps : une bombe va pulvé-
            riser la maison. Ce départ anticipé leur sauve la vie ! Maurice et
            André Guibout, frères cadets de Marie sont venus en aide à leur sœur,
            craignant le pire. André n’a que 20 ans : c’est lui qui aura la respon-
            sabilité d’ évacuer Marie-Madeleine et Clémentine et qui prendra les
            « rênes » de l’opération.

            2  À Occagnes, dans l’Orne, arrondissement d Argentan.


                                           - 57 -
   52   53   54   55   56   57   58   59   60   61   62