Page 61 - Un bout de crayon - Francis Leclerc
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Dans le cimetière de la ville de Memel beaucoup de Français et Belges
sont enterrés. Pendant le travail forçé suite à des maladies ou des
accidents, ils perdirent la vie en captivité et furent enterrés avec plus
ou moins de cérémonies par leurs compatriotes ou des amis.
Probablement environ 40 Français, Belges et Polonais furent enter-
rés dans le cimetière de la vieille ville. Le vieux cimetière fut détruit
pendant la période soviétique et le Parc des sculptures le remplaça. Il
n’y a même pas un emplacement ou monument dédié aux prisonniers
de guerre enfouis ici. Pourtant 11 Français et 7 Belges prisonniers
de guerre sont enterrés dans une tombe commune.
Le deuxième jour de la guerre un appareil de l’Armée rouge rentrait
d’une mission de combat. N’ayant pas détecté d’objectif en mer, il
largue ses torpilles et bombes non utilisées sur Memel.
C’était le 24 juin 1941 à 18 heures 30, l’heure de la sortie des ouvriers
de la centrale électrique qui étaient dans la cour au moment de l’ex-
plosion mortelle.
Le 9 octobre 44 pendant le bombardement de Memel 5 Français
furent tués par les bombes soviétiques. Ils furent enterrés dans une
tombe commune du cimetière de la ville dans un secteur réservé aux
catholiques. Les autres Français et Belges enterrés dans ce même
cimetière de 1940 à 1944 sont décédés de maladie ou d’accidents.
15 ou 16 autres prisonniers français ou belges furent enterrés peu
après leur mort dans des cimetières non autorisés de villages répartis
dans la région de Memel. On ne put retrouver ces tombes que lorsque
les amis du décédé avaient posé une dalle : bien que très modestes
quelques-unes ont résisté à ce jour. Mais dans quelques cas les cime-
tières où, selon la documentation, les prisonniers étaient enterrés
étaient complètement abandonnés ou détruits.
Il y a seulement un cas où l’endroit exact de l’enterrement est connu
alors qu’il n’y a aucun signe sur la tombe. Deux soldats français :
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Edmond Pollet (153 régiment d’infanterie) et Léon Carré (106 régi-
ment d’infanterie) qui se plaignaient de leurs mauvaises conditions
de détention et refusaient de creuser des tranchées antitank furent
abattus froidement par les surveillants allemands le 10/10/1944 près
du village de Gauré district de Tauragé.
Pour que cette liste soit complète, les dépouilles de deux soldats
français retournèrent chez eux après la guerre.
En 1974 les Soviétiques autorisent l’exhumation des restes du
soldat Julien Chalabreysse (1909-1941) enterré dans le cimetière de
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