Page 56 - Un bout de crayon - Francis Leclerc
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Le Débarquement
Marie-Madeleine est au repos pour « un problème au genou » ce qui
souciait Francis tenu au courant. Clémentine, sa belle-mère qui habite
à côté vient l’aider, ainsi qu’André son frère.
Ce jour-là elle voit passer une voiture de la Gestapo emmenant le
docteur Derrien, son médecin. Le docteur Derrien, médecin dévoué
était aussi responsable d’un réseau de résistants. Dénoncé, il venait
d’être arrêté, torturé dans sa maison et emmené vers Caen où il sera
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fusillé à la prison le jour du Débarquement, le 6 juin ! Nous sommes
à quatre jours du Débarquement allié sur
les côtes situées à 15 kilomètres !
Le docteur Derrien ne connaîtra pas
la libération pour laquelle il avait tant
œuvré. Marie-Madeleine le connaissait.
Elle savait qu’il était quelquefois absent.
Il y avait un code pour savoir s’il était
là : en effet sur une fenêtre il y avait
un pot de fleurs dont la position avec le
volet marquait sa présence. Cette arres-
tation fut un événement considérable
à Argences et à Caen. Un monument
rappelle ce drame à l’emplacement de sa
maison qui par la suite fut réquisitionnée
par les Allemands jusqu’à la Libération.
Le 6 juin c’est le Débarquement dont les grondements lointains
sont perceptibles. Les Alliés, en particulier le général Montgomery,
pensaient atteindre Caen en quelques jours. Mais la résistance des
Allemands fut acharnée et un mois plus tard Caen n’était pas tombée.
Les Alliés entreprirent alors des bombardements massifs des voies
de communication et des bourgs pour gêner la progression enne-
mie et l’arrivée de renforts. Le 5 juillet les combats se rapprochent.
Clémentine tente de rassurer Francis en lui disant qu’au besoin elles
iraient à Quétiéville, la ferme familiale située plus en retrait dans la
vallée de la Dives.
1 Voir Massacres nazis en Normandie,
de Jacques Vico et Jean Quellien, éditions Charles Corlet.
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