Page 119 - Un bout de crayon - Francis Leclerc
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où trois personnes nous attendent dont M Bronislava, 87 ans, de
Liewerai. Elle a reconnu sur une des photos les époux Pezaï et leur
fille, propriétaires de la ferme ; elle a vécu avec eux de 1948 à 1960
et les a servis jusqu’à leur décès. Cependant elle ne reconnaît pas les
autres personnes qui lui sont présentées. Les époux Pezai sont enterrés
au petit cimetière de Liewerai que nous verrons après.
Madame Bronislava à droite
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Egidijus fait l’interprète. Finalement je prends les mains de M
Bronislava en les serrant chaleureusement, langage universel. Nous
repartons et prenons au passage un ami d’Egidijus : Helmutas Lotuzis
également de Liewern : c’est lui qui a reconnu sur le dessin la maison
et le carrefour avec le petit cimetière où nous arrivons. On se rend
compte alors que ce dessin était très précis : il s’agit d’une petite
enceinte en forêt au croisement de deux routes, délimitée par un petit
remblai de grosses pierres rondes couvertes de mousse. Au milieu
un arbre avec quelques croix ; à proximité passe ce qui semble une
petite voie ferrée. L’endroit est resté identique, ce qui est fascinant.
La maison esquissée, cheminée fumante
« face à un cimetière, qui bien plus triste aussi
aux grosses pierres moussues qui en forment le mur »
lit-on dans le poème. Et plus loin :
« Des rails te traversent, et le sentier pierreux
A souvent dirigé nos pas vers la frontière. »
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