Page 172 - Un bout de crayon - Francis Leclerc

Femme que vous êtes jolie

Femme que vous êtes jolie
Quand vous avez seize printemps
Quand vos grands yeux innocents
Sur chaque chose s’extasient
Toutes les roses vous envient
Et le lys lui-même est jaloux
De la blancheur de votre cou
Femmes que vous êtes jolies

Femme que vous êtes jolie
Quand vous portez un voile blanc
Quand vous prononçez en tremblant
Le mot qui pour toujours vous lie
Et le soir sous les draps blottie
A la lueur d’un demi-jour
Toute frémissante d’amour
Femme que vous êtes jolie

Femme que vous êtes jolie
Quand près du berceau d’un enfant
Vous veillez anxieusement
Le front brûlant, l’âme attendrie
Vous avez un ange qui prie
Le sincère recueillement
Avec votre coeur de Maman
Femme que vous êtes jolie

Femme que vous êtes jolie
Au crépuscule des combats
Quand vous arrachez au trépas
Les corps sanglants dont sort la vie
Avec des mines attendries
Maternelle vous vous penchez
Pour soigner vos petits blessés
Femme que vous êtes jolie

- 172 -