Page 131 - Un bout de crayon - Francis Leclerc
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Helmutas Lotuzis, le « local de l’étape » qui se souvient les avoir vues
lui-même. Il fréquentait ce cimetière où est enterrée une personne de
sa famille. C’est une leçon de plus dans ces recherches historiques, à
savoir qu’il ne faut négliger aucun document même pouvant paraître
insignifiant au début. Dans ces circonstances, rien n’est là par hasard.
Ainsi ai-je buté plusieurs mois sur une autre photo avec trois autres
prisonniers : ce qui m’intriguait était son attitude, un geste dont je ne
comprenais pas la signification. Je réalisais beaucoup plus tard qu’il
portait une attelle sur l’avant-bras que l’on entrevoit par la manche,
de même qu’un des personnages. Par conséquent, cela correspondait
à la fracture survenue à la carrière de Liewern le 4 août 1941. Cette
photo a été prise à Löllen probablement dans une sorte d’infirmerie
(lazaret) où il a été 3 semaines - ce qui correspond à une durée normale
de consolidation.
Le puzzle se met en place petit à petit au fur et à mesure de découvertes
dont on a souvent la clé sous les yeux sans la voir. !
Cela m’évoque avec humour le commissaire Maigret version Raymond
Souplex qui, dans Les 5 dernières minutes, célèbre vieille série poli-
cière télévisée, disait chaque fin d’épisode, en se frappant la paume
du poing : « Bon sang, mais c’est bien sûr ! ».
Depuis ce voyage nous sommes toujours en recherche et au cours
de nos échanges il nous arrive encore de découvrir l’origine d’une
photo inconnue comme celle de Pâques 1941. D’ailleurs au moment
où j’écris il en reste encore une non localisée.
Pour terminer, il se trouve que nous avons à Caen toutes les archives
des prisonniers de 40 français à la D.A.V.C.C. Je n’ai pas exploité cette
source, découverte seulement à l’automne 2019. Excellent accueil
à condition de préparer la recherche en prenant rendez-vous. Je ne
m’interdis pas d’y retourner pour des recherches ponctuelles.
François Couty
Plus tard et même en 2020, alors que je terminais la rédaction de ce
récit Egidjus réussit à retrouver la ferme où a vécu François Couty,
un prisonnier qui a eu le même parcours que Francis. J’avais échangé
me
avec M Couty grâce au site stalag_PO. Elle m’avait écrit une longue
lettre avec le témoignage poignant de son mari sur Tambov. Son fils
Yves m’avait envoyé quelques photos dont une non localisée. Cette
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