Page 110 - Un bout de crayon - Francis Leclerc
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Lueur d’espoir après un an de recherches mais pourquoi n’ai-je pas
reçu de réponses ? On me donne l’adresse mail de l’historien et je lui
envoie le parcours de captivité, quelques photos ainsi qu’une copie
du dessin de René Batifouyé concernant Liewern.
Il me répond aussitôt, me dit être heureux que je m’intéresse à nouveau
au parcours lituanien de mon père, qu’il a essayé en vain de me joindre
par mail et qu’il a déjà retrouvé quelques personnes et les localités.
Il me prépare plus d’informations. Cet historien amateur s’appelle
Egidijus Kaslauskis. Il est président du club historique des soldats
marins de Klaipeda. « Egidijus » doit être le prénom équivalent de
notre « Eugène » J’ai le sentiment que le relais est passé et que grâce
à sa connaissance de l’histoire et des lieux, les choses vont progresser
plus vite.
C’est effectivement ce qui advient. La personne avec le tablier blanc
à droite sur la photo est identifiée et sa vie connue. Je reçois aussi-
tôt ses photos de la ferme de Kuhlen. Le plus extraordinaire est qu’
Egidijus Kazlauskis retrouve avec l’aide d’un ami local, Helmutas
Lotuzis, l’endroit précis représenté par le dessin de René Batifouyé : il
s’agit d’un petit cimetière en forêt cerné de grosses pierres arrondies,
moussues où sont enterrés les époux Pezaï qui ont hébergé Francis
et René à Lieveraï. La carrière où travaillaient Francis et René est
dans cette forêt frontalière et les matériaux étaient évacués dans des
wagonnets sur un petit chemin de fer forestier.
Gut Kuhlen (photo E. Kazlauskis), 2010
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