Page 96 - Un bout de crayon - Francis Leclerc
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Par les vitraux cassés le lierre envahissant


               Oh ! indifférence des hommes
               Pourquoi laisser à l’abandon
               Ces belles choses car en somme
               Il nous faudrait un grand pardon

               Voici venir le temps où la foi va renaître
               Et déjà mon pays, tu connais pour tes lieux
               Un nouvel air de vie et de joie qui va naître
               La petite chapelle riante sous les cieux

               Mais à présent quel changement !
               Vois-tu humain, quand tu délaisses
               Ces saintes choses pour longtemps
               Elles vont, fleurissant sans cesse


               La cloche du saint lieu a de nouveau tinté
               Appelant du son clair, comme autrefois les gens
               Et la foule accourant ce dimanche d’été
               À la voix de l’airain qui porte sur son flanc :


               «J’ai été nommée Pierre Ortaire
               Par Monsieur Dubos, maire
               Et les habitants de Mirbel
               En l’an mille huit cent vingt-deux..... et tel

               Tout seul dans la masure en terre lithuanienne
               Tous les jours je regrette mon tout petit pays
               J’entends sonner tout doux, la cloche, cette reine,
               Elle sonne en Normand....cela me réjouit.

               Rêve d’espoir et prompt retour
               Cloche qui teinte au long du jour
               En toi chante mon espérance
               Amour, foyer en douce France.


               Poésie de son ami René Batifouyé
               Liewern, avril 1941



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