Page 95 - Un bout de crayon - Francis Leclerc
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Qui s’offrit à ma vue. En bas à l’infini
La riche vallée d’Auge, à travers les villages
Oui beauté inégalable
A travers les pommiers chargés
De ce fruit si délectable
D’où sortira le cidre frais
De là-haut, mère-grand se plaisait d’évoquer
Les fêtes d’ancien temps où le bon Saint-Ortaire
Voyait alors venir les gens pour le prier
Animant pour un jour l’église solitaire
De ton socle, bon Saint-Ortaire
Tu as maintes fois guéri
Des fidèles buvant l’eau claire
De cette fontaine bénie
Et puis, me disait-elle après avoir prié
Ils allaient se distraire à la petite fête
Dans la ferme au-dessus à l’ombre des pommiers
Où l’on buvait le cidre et goutait la galette
Ferme ! je te verrai toujours
Toi qui as vu grandir ma mère
Toi qui as vu ses belles amours
Du temps de ma chère grand-mère
Nous allions ensuite au petit cimetière
Sur les seuls tombeaux encore y subsistant
Ceux de mes chers ancêtres reposant en leur terre
Pour nous y recueillir pendant quelques instants
Et toi, ma chère grand’maman
Ma pensée toujours en éveil
Je retournerai bien souvent
Prier et fleurir ton sommeil
Moi, j’allais fureter dans le vieux sanctuaire
Aux murs décrépis et laissant voir la pierre
Là-bas près de l’autel le vieux saint contemplant
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