Page 44 - Un bout de crayon - Francis Leclerc
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L’accident, 4 août 1941
Au travail dans la carrière
Francis se blesse : fracture de
l’avant-bras gauche ; je ne sais
si c’était volontaire ; je ne vois
pas cela réalisable sans aide
extérieure. Je n’ai pas d’élé-
ments sur les circonstances de
l’accident.
Il fut transporté à Löllen à
quelques kilomètres : on
imagine qu’il s’agissait d’une
sorte d’infirmerie, de lazaret
où on pouvait soigner ce genre
de blessure sans devoir aller à
Memel ou au stalag plus éloigné
encore. Le transport d’un blessé
devait se faire dans la voiture
du patron.
Fracture avant-bras gauche. Löllen
Mémel n’étant qu’à 15 kilomètres, il a pu aussi passer par l’hôpi-
tal pour une radio et les soins avant d’être dirigé vers un centre de
convalescence. Sur cette photo on devine l’attelle ou le plâtre par
l’emmanchure. Par contre, dans les fractures de l’avant-bras, le patient
soutient le bras blessé avec l’autre main ce qui s’appelle en médecine
« l’attitude des traumatisés du membre supérieur ».
Ce n’est pas le cas ici ce qui pourrait évoquer une fracture diploma-
tique ? On ne le saura jamais...
En tout cas il ne semble pas trop souffrir ni être contrarié : je le soup-
çonne même d’être satisfait de ce qui lui arrive : en effet il va d’abord
se reposer trois semaines, ce qui est toujours bon à prendre et en profi-
ter pour changer de travail. Il fait une demande dans ce sens, faisant
valoir ses compétences d’agriculteur et demande à travailler dans une
ferme. Il a dû sans doute solliciter M. Pezaï puisqu’il sera affecté à
côté de Liewern à Kuhlen (Kuliaï) sur l’autre rive de la Minge. Le
patron est une connaissance de M. Pezaï, et s’appelle M. Siuselis.
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