Page 43 - Un bout de crayon - Francis Leclerc
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On retrouve le programme préparé par Francis dont le Credo.
Cette photo est bien celle de Pâques prise à Liewern et la cérémonie
s’est répétée à la Pentecôte avec sans doute quelques adaptations.
Egidijus auquel je soumets l’hypothèse est formel :
19 avril 2020 :
Yes, yes, that’s right, the picture of «12 Singing People» was taken
on Easter Day in Lyveriai. It all adds up, the poems are dated
13/04/1941. I looked at the old calendar, really Sunday, April
13, 1941, was Easter. References in the verses on the choir, exile
surrounded by stones and curious German soldiers (this is not a
guard) undoubtedly confirm the correct birth of the photograph.
Egidijus Kazlauskis
Francis est à droite vu de dos. René Batifouyé est peut-être le plus
grand personnage derrière lui. Face à lui un autre groupe autour d’un
homme qui pourrait être un aumônier catholique, car il y a eu une
messe avec toute sa liturgie. Dans le programme il y avait deux chants
en solo : je ne sais pas qui était ce soliste. Cette cérémonie dans la
nature a dû être poignante à vivre : le photographe a peut-être choisi
ce plan ascendant pour évoquer une cathédrale avec les colonnes et
la voûte des pins dressés vers le ciel confirmant ainsi le caractère
liturgique de cette réunion. Le personnage portant lunettes à gauche
est probablement Pierre Durozoi.
On voit que les prisonniers ont tenu à conserver le rythme des semaines
avec les dimanches marqués par des célébrations suivant le calendrier
liturgique pour les croyants. Francis devait être un des instigateurs de
ces rencontres entre prisonniers des fermes voisines vu ses convictions
et ses connaissances en la matière. L’assistance est petite, mais la
ferveur grande. Ces attroupements, sans doute interdits par le règle-
ment, donnaient lieu à une surveillance discrète des Allemands.
Nous pourrons peut-être à l’avenir donner un nom à chacun de ces
fidèles encore inconnus. En tout cas ce sont les prisonniers croyants
des fermes alentours.
La foi était un recours mental dans ces circonstances difficiles qui leur
permettait de penser qu’il y avait toujours un ordre dans cet apparent
désordre. Avec les échanges familiaux, la croyance était pour certains
un facteur psychologique utilisé pour tenir.
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