Page 35 - Un bout de crayon - Francis Leclerc

La première affectation sera Schudebarsden, au nord de Memel. Ce
doit être l’endroit situé le plus au nord et à l’est pour tous les prison-
niers de Prusse orientale. Il est trop gâté. Sur ce qu’il y a fait on ne
sait rien sauf un bref séjour de 3 semaines.
C’est peut-être cet endroit qui concerne le Kommando de « Potwiten »
cité par Anicet Level cherchant après la guerre ses anciens camarades
dont « Francis Leclerc d’Argences » avec une photo sur laquelle je
n’ai pas reconnu mon père.

Maxime Leulliette est noté par mon père dans une liste rattachée à
la période Tambov-Odessa comme nous le verrons plus loin. Il fait
partie de la liste Bourdier.
Par ailleurs nous n’avons trouvé aucune trace de ce « Potwiten ».
Énigme non résolue à ce jour.
Heureusement, on a un poème de René Batifouyé. Je me bornerai à
extraire les mots-clés pour se faire une vague idée de l’endroit :
Octobre 1940 : « Crépuscule à Schudebarsden » : « les grands sillons »,
« les grands moulins à vent avec leurs grandes ailes grises »… les
moutons et les bœufs, les vachers crient aux chiens, grand terrain plat.
Ceci évoque une vie rurale sans doute dans une ferme. Pourquoi n’y
sont-ils pas restés ?
René et Francis sont toujours ensemble. La première mention de René
Batifouyé est relevée à Neuf-Brisach en juillet 1940. On peut penser
qu’ils se sont rencontrés dans le train partant pour l’Allemagne à
Vieux-Brisach le 26 juillet. Un poème a été écrit à Neuf-Brisach où
il devait être enfermé dès sa captivité. C’est là que se trouvait le plus
grand centre alsacien de regroupement de prisonniers. René et Francis
ne se quitteront qu’à Paris, l’un repartant pour Tulle l’autre vers Caen.
En attendant, l’étape suivante est un brutal changement de décor
puisque le 24 octobre ils sont affectés à Liewern (Lyveraï) dans une
carrière d’extraction de pierres destinées aux ballasts des voies de

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