Page 67 - Un bout de crayon - Francis Leclerc
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Matz au nord de Memel part le 8 dans la voiture de sa patronne et ses
deux filles. Il rencontrera les Russes après deux jours de route le 10,
mais elle ne dit pas où.
me
M. et M Jurgeit et leur fils de la ferme de Klepal-Klaus où se trouve
Georges Léonard évacuent également, mais ils se trouvent bloqués
par les soldats russes dans la région de Tilsit et sommés de rentrer
chez eux. À leur retour, leur ferme est déjà occupée et ils demandent
asile à la famille Pezaï de Liewern. Pour mon père c’est aussi l’arrêt
le 10/10 à Michel-Sakuten (Sakuciaï) : les Russes sont déjà là, sur
le pont de la rivière Minge, pont stratégique qui coupe la route vers
Tilsit et la Prusse orientale. Ils avaient pris un raccourci plus à l’ouest
espérant passer, mais c’est trop tard. Francis est « libéré » à la russe,
c’est-à-dire capturé, considéré et traité comme un soldat suspect. Je
ne sais rien sur le sort de son patron. S’il était Allemand il était en
grand danger de même que la patronne de François Couty et ses filles.
Francis se retrouve captif sur la rive gauche de la Minge. Les prison-
niers sont repliés vers l’arrière jusqu’à Alk où ils passeront deux nuits
dans une grange. Les soldats russes en première ligne fouillaient les
prisonniers et dérobaient tous les objets de valeur, montres, stylos...
et malheur à ceux qui résistaient.
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