Page 20 - Un bout de crayon - Francis Leclerc

« Nous vivons dans le calme complet, la grande plaine et nos occu-
pations principales sont le jeu de ballon et le braconnage, vous
savez que cela n’est pas mon fort, mais pendant ce temps je fais du
« footing » (sic) en bavardant avec quelques copains. »

Château de Bisheim

Son père était un chasseur et tireur réputé, invité pour « faire le
tableau ». Ces animaux tués, les corvées de sa mère pour dépecer,
conserver ou cuisiner le gibier l’avaient définitivement dégoûté et
écarté de la chasse. Dans les familles rurales de la région elle était
une tradition qui donnait lieu à des échanges d’invitations et des repas
copieux.

Mon grand-père avait une astuce pour débusquer le lièvre : il y allait
tôt le matin quand il y avait de la rosée. Il regardait au ras des herbes
et repérait la légère condensation de la respiration de l’animal au gîte !
Au début de la guerre son fusil a été enterré à Quétiéville. Je sais où,
mais je ne l’ai pas cherché.

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